Je
vous écrit ici l'interview intégral (dans sa version
longue), que j'ai accordé, le 25 juin 2005, à M. Eric
Escofier dans son fanzine Les Monstres De la Nuit (volume 7 :
Spécial Terence Fisher). Il est à préciser que
cet interview a été écourté quelque peu
dans le fanzine pour une question d'espace et de coût. Je tiens
à le féliciter pour son excellent travail et vous
encourage fortement à vous procurer ce numéro, qui est
entre autres disponible sur le site de vente Sin'Art. Merci encore
à M. Escofier de m'avoir accordé cet entretien.
Entretien
avec Daniel Frenette
Pour
les internautes et grands admirateurs de la Hammer Films, je leur
conseille d'aller sur ce site
canadien crée par Daniel Frenette, dont je remercie
sincèrement d'avoir répondu à mes questions.
Donc voici en noir sur blanc, le chemin d'un passionné de
cinéma fantastique.
M.N.
: Je suppose que cette passion pour la Hammer doit remonter à
votre enfance, avez vous un souvenir bien précis ?
D.F.
: D'abord je veux vous remercier pour ce privilège que vous
m'accordez de paraître dans votre fanzine "Les Monstres De
La Nuit". Surtout celui consacré à Terence Fisher,
qui, il va s'en dire est un de mes réalisateurs fétiches.
En
effet, l'attrait pour l'horreur et l'étrange date de ma plus
tendre enfance. Je me rappele que ma passion pour ce genre de
cinéma, en particulier les films de la Hammer, a
commencé très jeune. Je vous dirais vers mes 9 ans,
soit vers 1970. Ma mère qui est décédée
en 1992, adorait également ce genre de film. Elle doit y
être pour beaucoup dans cette passion qui m'habite aujourd'hui.
Il
faut dire que ces films passaient couramment à la
télévision au Québec, pendant le jour sur nos
écrans en noir et blanc. Le pire c'est que la nuit, j'en
faisais des cauchemars au point où j'allais coucher dans le
lit de mes parents.
Je
me rappele qu'à mes huit ans, j'avais reçu une
maquette de maison hantée à coller, à laquelle
j'ajoutais des cartons aux fenêtres, avec des fantômes et
des vampires, etc. Le goût des monstres s'est continué
avec les personnages à coller de la Universal (Dracula, Momie,
etc.), dont certaines pièces brillaient dans le noir. J'avais
la "chienne", mais j'aimais ça. À cela
s'ajoutaient aussi les peurs enfantines des monstres sous le lit et
dans les garde-robes. Je me souviens même avoir eu en cadeau un
monstre de Frankenstein, qui, lorsque activé, perdait ses
culottes et devenait tout rouge au niveau du visage.
Un
peu plus tard, je collectionnais les bandes dessinées de la
Marvel de Frankenstein et Dracula, éditées en
français par Les Éditions Héritages en plus de
d'autres super héros, bien sûr. Je les ai d'ailleurs
encore en ma possession. J'ai une âme de collectionneur.
J'aimais
bien à mon adolescence les revues Creepy et Vampirella, qui
parlaient de mes films d'horreur et de science-fiction favoris. Car
j'aime également beaucoup les films de science-fiction et en
particulier les films des années 1950 (La Guerre Des Mondes,
Le Jour Où La Terre S'Arrêta, La Machine À
Voyager Dans Le Temps (1960), Les Soucoupes Volantes Attaquent,
etc.). Ces films reflètent très bien les peurs qui
étaient omniprésentes à cette époque
comme la peur du nucléaire, et les modifications
génétiques, dû aux radiations, la peur de l'autre
(en particulier les communistes), qui étaient
représentés sous le thème de l'invasion
extraterrestre, etc.
M.N.
: Votre premier film a dû vous marquer, quelles ont
été vos impressions ?
D.F.
: J'ai à vrai dire de vagues souvenirs, et ne puis vraiment
dire quel a été le premier film que j'ai vu. Je me
rappele par contre de scènes qui m'ont effrayés dans
l'enfance. Le début de Kiss Of The Vampire (Le Baiser Du
Vampire), où lors de l'enterrement, le professeur Zimmer
(Clifford Evans) projette la pelle au travers du cercueil, et que la
femme vampire se met à hurler de douleur, avec le sang qui
surgit, m'avait fait courir à ma chambre. J'avais
demandé à mes parents de fermer la
télévision, tellement j'avais peur.
Je
me rappele aussi d'une scène très vague, car je n'ai
pas revu le film depuis, de Caltiki. Si je me souviens bien cela se
passait dans une grotte, où un scaphandrier était
descendu dans les profondeurs d'un lac. Lorsqu'on l'avait
remonté, il était à l'état squelettique
sous le scaphandre. Je pense aussi à Brides Of Dracula (Les
Maîtresses De Dracula) qui m'avait également
impressionné. La scène où la Baronne Meinster
entre dans l'auberge, tout de noire vêtue, était
restée gravée en ma mémoire.
Au
niveau de la télévision, ma série culte reste
la série originale The Outer Limits (Au-Delà Du
Réel), que j'ai encore un grand plaisir à visionner
aujourd'hui. Une des scènes de cette série, qui m'a
frappé autant au niveau du désarroi vécu par le
personnage que par l'ambiance appuyée par une musique
très caractéristique de cette série, se retrouve
entre autres dans l'épisode A Feasibility Study (La Visite Des
Luminois) (1964). C'était la scène où un homme
conduisant sa voiture se retrouve hors du quadrilatère
terrien, sur la planète hôte dans une sorte de
brouillard, et aperçoit des extraterrestres de ''pierre'', se
dirigeant vers lui. Bien sûr il y a beaucoup d'autres exemples
de scènes dans cette série qui m'ont frappé.
La
première saison de la série Space 1999 (Cosmos 1999),
fut une belle découverte à mon adolescence, que j'ai
encore plaisir à visionner aujourd'hui.
M.N.
: Vous habitez le Canada, y avait-il des salles
spécialisées pour ce genre fantastique ?
D.F.
: Si vous me le permettez, je vais plus parler du Québec, vu
que j'y habite et que c'est l'endroit que je connais le mieux.
À ma connaissance, il n'y a jamais eu de salles
spécialisées dans le cinéma fantastique au
Québec, contrairement à la France, qui avaient des
salles comme "Le Colorado", "Le Brady", "Le
Midi-Minuit" par exemple. Les seules rares salles
spécialisées dont je me rappele ("Midi-Minuit"
et "Cinéma Pigalle") étaient situées
sur la rue St-Joseph à la basse-ville de Québec, dans
le quartier St-Roch et présentaient des films XXX. Elles
n'existent plus aujourd'hui.
Je
n'en connais pas la raison à vrai dire. Il est probable que
ce genre de film dans les années 1950 et 1960 n'avaient pas la
faveur d'un assez grand nombre de personnes pour pouvoir faire vivre
ce genre de salle. De plus la religion et l'état, qui
étaient très liés à l'époque, ne
devaient pas encourager le bon peuple à aller voir ce genre de
film en salle.
Il
faut savoir que c'était des religieux de "L'Office Des
Communications Sociales", qui donnaient des
"appréciations morales" aux films à
l'époque. Cela me fait encore rire de voir ce qu'on disait de
La Nuit Du Loup-Garou (The Curse Of The Werewolf) (1961). Je vous en
cite un extrait : « Cette nouvelle mouture de la vieille
légende du loup-garou est un mélange abracadabrant de
bêtise et de mauvais goût. La mise en scène est
quelconque ; la couleur, tirant sur le rouge, est
désagréable, et les interprètes jouent de
façon quelconque. Appréciation morale :
L'invraisemblance du sujet ne saurait excuser cette exploitation
malsaine d'effets sadiques et suggestifs. De plus un prêtre,
mêlé à l'histoire, donne son appréciation
à des croyances superstitieuses. À déconseiller. ».
Même
aujourd'hui on ne retrouve pas ce genre de salles. Il faut dire que
ce sont les majors américains qui contrôlent la
majorité des salles de cinéma. Nous sommes donc
submergés à l'excès, à mon humble avis,
de films américains. Il reste quelques rares salles
indépendantes comme le ''Cinéma Cartier'' et ''Le
Clap'' à Québec, qui ont une programmation
internationale. À Montréal je sais qu'il y a ''Le
Cinéma Du Parc'' et des festivals comme le festival
''Fantasia'', par exemple.
M.N.
: Avant que n'apparaisse la vidéo et maintenant le dvd,
est-ce que les chaînes canadiennes diffusaient des films Hammer ?
D.F.
: Oui, bien sûr, mais il y a de cela bien longtemps. Soit dans
les années 1960 et 1970. Il me semble que c'est à
Télé-Métropole, aujourd'hui TVA, que l'on
passait ce genre de films pendant 24 heures, dans certaines
périodes de l'année. Les premiers films de la Hammer
que j'ai vu étaient en noir et blanc, vu que nous n'avions pas
encore de télévision en couleur à cette
époque. De plus les films étaient en français.
M.N.
: Vous venez de créer votre Site Hammer, que je trouve
formidable mais avant aviez-vous une occupation dans cette même
voie, je pense à une revue ou un club comme cela se fait aux
USA pour les fans de Lugosi ?
D.F.
: Mon site existe en fait depuis octobre 2001. Je l'ai crée,
car je ne trouvais aucun site en français voué presque
entièrement à la Hammer Films. Je voulais essayer de
créer un site qui ressemblait au site officiel de la Hammer,
qui semble aujourd'hui mort. Je n'y constate plus de mise à
jour. De plus je voulais aussi inclure les autres films, qui
respectaient cette ambiance si chère à la Hammer. Pour
répondre à votre question, je n'avais aucune occupation
dans cette voie, avant de créer mon site.
M.N.
: Vous avez un précieux collaborateur qui est Daniel Rapina,
un fou de la Hammer, comment l'avez-vous connu ?
D.F.
: C'est monsieur Rapina qui a communiqué avec moi pour me
féliciter pour mon site, à partir de mon adresse
électronique qui s'y retrouve, et ce, le 13 septembre 2004. Je
m'en rappele car je conserve tous mes courriels. Il tenait à
m'informer de la sortie d'un titre en DVD. C'est lui qui m'a fait la
suggestion de créer un groupe de discussion. De plus il a eu
la gentillesse de m'expédier des copies des photos
d'exploitation cinéma de sa collection, que l'on retrouve sur
le site. J'ai très vite constaté que monsieur Rapina
était un grand fan de la Hammer, et que ses connaissances
pouvaient être mise à profit sur le site. Je suis
heureux qu'il ait accepté de collaborer au niveau des
descriptions de film de la Hammer. Son aide est très précieuse.
J'aime
bien lorsque des gens se sentent interpellés par le site et
ont le goût de s'y investir. Ainsi monsieur Denis Magnol,
collectionneur d'affiches cinéma, m'avait fait la suggestion
de créer une section à ce sujet. Ce que j'ai fait avec
plaisir grâce à sa collaboration. Monsieur Magnol
continu à me conseiller et à écrire des
commentaires sur les différentes affiches. Je lui en suis
très reconnaissant.
M.N.
: À travers votre site, pensez-vous que la Hammer soit
reconnue et appréciée par la nouvelle
génération ?
D.F.
: C'est l'un de mes souhaits les plus chers, que de faire
connaître la Hammer Films aux plus jeunes. Il est cependant
difficile de juger si mon site répond à cet objectif.
Je sais que des gens de ma génération m'écrivent
souvent pour reparler de ces films, dont ils se souviennent
vaguement, mais dont ils gardent un bon souvenir. Certains veulent
les revoir et m'écrivent afin de savoir où ils peuvent
se procurer les films qu'ils recherchent. J'ai une section
dédiée aux films de la Hammer sur le site, avec des
liens conduisants directement aux titres sur les sites de vente, mais
certains hésitent encore à commander des DVD sur
internet. C'est malheureux, car par expérience, je sais que
c'est très sécuritaire lorsqu'on commande sur des sites
reconnus et c'est plus simple de cette façon de trouver les
films en DVD.
M.N.
: Est-ce difficile pour vous de recueillir des nouveaux adeptes
susceptibles de discuter dans les forums ?
D.F.
: À vrai dire cette question ne m'a pas vraiment
préoccupée jusqu'à maintenant. Le forum a
été créé afin de répondre à
un besoin, pour ceux et celles que cela intéresse, de pouvoir
échanger sur les films de la Hammer bien sûr, mais aussi
sur les différents films fantastiques, d'horreur et de
science-fiction des années 1930 jusqu'au début des
années 1980. J'inclus bien sûr aussi la période
de l'expressionnisme allemand.
Je
privilégie, dans ce forum, beaucoup plus la qualité
que la quantité. Bien sûr le forum n'est pas
réservé exclusivement aux ''connaisseurs'', il est
ouvert aussi à ceux et celles qui veulent en connaître
plus sur ce genre de cinéma.
M.N.
: Avez-vous de nouvelles idées pour votre site ?
D.F.
: Pour l'instant, je trouve que le site est assez complet. Je reste
cependant ouvert à de nouvelles idées et suggestions de
la part des internautes. Il faut savoir que le site me demande
beaucoup de temps. J'y travaille presque à tous les jours. Je
crois que les sections essentielles sont en place. Elles sont
d'ailleurs en développement de façon continue. Bien
sûr, si des gens veulent amenés leurs connaissances dans
l'une ou l'autre de ces sections, ils sont toujours les bienvenus.
M.N.
: Avez-vous eu la chance de rencontrer des acteurs ou actrices de la
Hammer lors de manifestations ?
D.F.
: S'il y a une chose qui me peine le plus, c'est bien de n'avoir
jamais rencontré ces gens. Je ne me rappele pas qu'il y ait eu
un événement, ici au Québec, où des
artisans de la Hammer ont pu être présent.
Personnellement je ne suis pas quelqu'un qui aime voyager, donc je
n'ai jamais été dans de tels événements
dans d'autres pays.
M.N.
: La Hammer Films réalisa des remakes colorisés, avec
des scripts améliorés et des acteurs de talent que
jadis la Universal créa avec les grands monstres comme
Frankenstein, Dracula, la Momie ou le Fantôme de l'Opéra.
Que pensez-vous de la période universalienne qui débuta
avec Dracula pour s'achever avec les deux nigauds ?
D.F.
: J'ai beaucoup de respect pour les films de monstres de la
Universal. Ce studio a été un pionnier en ce qui a
trait aux films d'horreur. C'était le meilleur à son
époque, dont d'autres studios se sont inspirés. Il est
certain que les films faient dans les années 1930, que je
considère comme des classiques, ont été
meilleurs que lors des années 1940 où l'on sentait un
essoufflement. C'est d'ailleurs dans les années 1940 que la
Universal a eu l'idée de regrouper plusieurs monstres dans un
même film. Pour ma part, un des films de cette décennie
que j'ai le mieux aimé, en plus de The Wolman (Le Loup-Garou)
(1941) est Frankenstein Meet The Wolfman (Frankenstein Rencontre Le
Loup-Garou) (1943). Par la suite ce fut beaucoup moins bon. Je n'ai
pas détesté par contre les parodies avec les deux
nigauds, surtout Abbott & Costello Meet Frankenstein (Deux
Nigauds Contre Frankenstein) (1948).
M.N.
: Aimez-vous le cinéma d'épouvante italien avec des
metteurs en scène comme Margheriti, Pupillo, Bava ou Freda ?
D.F.
: J'adore le cinéma d'épouvante italien, dont je
possède plusieurs films en DVD. Il va s'en dire que Mario Bava
est la référence ultime du cinéma italien.
À mon avis, il a été aussi important pour ce
genre de cinéma en Italie, que Terence Fisher l'a
été en Grande-Bretagne. Je dois avouer qu'il me reste
encore beaucoup de films à découvrir de cette
période. Par exemple je n'ai pas encore vu des films tels que
Les Amants D'Outre-Tombe (Amanti D'Oltretomba) (1965) de Mario
Caiano, Le Manoir Maudit (Metempsycho) (1963) d'Antonio Boccaci, Le
Monstre Au Masque (Seddok, L'Erede Di Satana) (1960) dAnton
Giulio Majano et j'en passe.
Il
ne faudrait pas oublier aussi les oeuvres de Dario Argento avec des
films tels que Suspiria, que je trouve magnifique.
À
vrai dire je suis ouvert aux films de toutes les nationalités
de cette période bénie du cinéma fantastique.
M.N.
: Que pensez-vous du cinéma japonais avec leurs bestioles
géantes comme Godzilla, Ghidrah, Varan ou Mothra ?
D.F.
: Même si les monstres géants japonais me passionnent
moins, j'ai beaucoup aimé les films de la première
période tel que Godzilla (1954), Rodan (1956), etc. Ces films
reflétaient bien les angoisses que ce peuple a vécu,
suite aux explosions des deux bombes atomiques. Godzilla, un monstre
radioactif qui était le symbole de cette peur, venait les
piétiner et même l'armée nipponne était
impuissante face à lui. J'aimais bien Mothra (le papillon),
qui a donné sa vie pour combattre Godzilla dans le film Mothra
Contre Godzilla (1964). J'ai moins apprécié par contre
le fait que Godzilla devienne bon avec le temps. Il va s'en dire que
j'ai détesté le Godzilla américain de Emmerich.
C'est assez ironique de voir comment les Américains
récupèrent tout, pour faire de l'argent. Avec le recul
et cela est d'autant plus vrai depuis le 11 septembre 2001, ce film
est peut-être devenu sans le vouloir une parabole, qui nous
démontre que les Américains sont en fait les agents de
leur propre destruction. Le monstre qu'ils ont contribué
à créer s'est finalement retourné contre eux.
M.N.
: Que pensez-vous du cinéma fantastique contemporain ?
D.F.
: Je dirais que les effets spéciaux, nous en mettent trop
plein la vue et laissent trop peu de place à l'imaginaire, ce
qui est dommage. Car la peur et la crainte viennent plus de ce que
l'on appréhende de voir, que de ce que l'on voit vraiment.
Prenons par exemple le film de Robert Wise : La Maison Du Diable (The
Haunting) (1963). Jamais on ne voit un spectre, et pourtant, tout le
long du film, on reste tendu en attente de voir surgir quelque chose.
L'ambiance est magnifique, soutenu par une bande sonore efficace.
Autre chose que je déteste aujourd'hui, c'est lorsqu'on
cherche à désamorcer la tension par l'humour. À
mon avis, l'humour n'a pas sa place dans un film d'horreur. Rien ne
vaut la musique classique pour créer une bonne ambiance. C'est
assez particulier de voir comment on utilise la musique ''Rock'' dans
certains films dit d'épouvante. Pour moi cela ne colle
vraiment pas avec ce genre cinématographique.
Le
cinéma américain prend trop de place et ne fait que
des remakes, souvent moins bons que les originaux. Il y a de bonnes
idées qui viennent du Japon, ce qui est intéressant.
Parmi les films que j'ai particulièrement aimé ces
dernières années, je dirais qu'il y a eu Les Autres
(The Others) avec Nicole Kidman de Alejandro Amenábar, Le
Sixième Sens (The Sixth Senses) de M. Night Shyamalan, Ginger
Snaps de John Fawcett, Le Cercle (The Ring) de Gore Verbinski, le
Bram Stoker's Dracula de Coppola, avec ses décors magnifiques,
Le Silence Des Agneaux (The Silence Of The Lambs) de Jonhatan Demme,
qui date d'un certain temps, mais que je trouve très efficace
au niveau de l'ambiance, et enfin les deux Morts De Peur (Jeepers
Creepers) de Victor Salva, qui se révèlent très
efficaces et très novateurs en ce sens qu'on y voit la
création d'un nouveau monstre, aussi important à mon
avis que le Freddy de A Nightmare On Elm Street (1984). Il y a aussi
le film de Tim Burton : Sleepy Hollow, qui est un bon exemple de ce
que la Hammer aurait pu faire aujourd'hui. Au niveau du cinéma
français, j'ai apprécié Le Pacte Des Loups,
inspiré de la légende de la bête de
Gévaudan. Au niveau québécois, je tiens à
donner une mention spéciale au film Sur Le Seuil d'Éric
Tessier, tiré du roman du même nom et écrit par
Patrick Senécal. Il faut saluer ces initiatives
françaises et québécoises dans un genre qui
n'est pas très populaire habituellement dans ces régions
du globe.
Je
fais ici une parenthèse, car je tiens à souligner le
talent exceptionnel, en tant que romancier de Patrick Senécal,
qui est notre ''Stephen King'' du Québec. Je vous encourage
à lire ses romans et en particulier Oniria, son dernier roman
paru à l'automne 2004 aux éditions Alire, qui
déborde d'imagination. D'ailleurs ce scénario original
ferait un excellent film fantastique. Si j'avais une formation
d'acteur, cela aurait été mon ''rêve'' de jouer
dans ce genre de film. Ceux qui ont lu le roman vont comprendre le
jeu de mot de ma phrase précédente.
Il
y a eu de bons remakes. Je pense entre autres à L'Aube Des
Morts (Dawn Of The Dead) de Zack Snyder et Massacre À la
Tronçonneuse (Texas Chainsaw Massacre) de Marcus Nispel, et ce
même si ces films sont plus dans le registre du ''Gore'', un
sous-genre que j'affectionne moins. Je reste cependant ouvert à
tout ce qui se fait dans le genre horreur et fantastique. En passant
il se peut que les titres francophones, dont je fais
référence ici et qui sont québécois,
soient différents des titres que l'on retrouvent en France.
M.N.
: Aujourd'hui, nous sommes une poignée à
défendre un cinéma oublié, révolu qui a
fait la gloire de nos cinémas de quartier. Je pense à
vous et à ceux qui éditent encore des fanzines ! Quel
est votre avis ? Un avenir optimiste ou pessimiste ?????
D.F.
: C'est une bonne question. Il est vrai qu'aujourd'hui une
majorité de jeunes sont, permettez moi le terme,
''stéroïdés'' aux effets spéciaux, et ce
souvent au détriment de l'histoire. Combien de fois ai-je
entendu des ''beurks'' de dégoût lorsque je parlais de
films en noir et blanc auprès des plus jeunes. Comme si
d'écouter ce genre de film qu'ils considèrent comme
''vieux'' était dépassé. Pourtant le ''bon''
cinéma n'a pas d'âge. Il y a eu des films magnifiques
à toutes les époques.
Je
crois qu'il est important que des gens comme nous, contribuent
à faire survivre dans les mémoires ces films. Ceci fera
peut-être surgir chez les jeunes et les plus âgés
un intérêt, qui à son tour fera naître un
désir de les découvrir et même, pour certains, de
les redécouvrir.
Car
comme pour les être chers qui nous ont quitté, les
films du passé continuent à vivre dans nos
mémoires, et je sais qu'il y aura toujours des gens de tous
les âges, prêts à se laisser animer par notre
passion. Comme un feu que l'on perpétue de flambeau en
flambeau. Et Dieu sait comment cette flamme est précieuse.
Daniel
Frenette
Site
Web : The Hammer
Collection De Daniel Frenette
Forum
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Adresse
Électronique : danielfrenette@thehammercollection.net
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